AFFAIRE

Texte complet non disponible

Nom de l'affaire

Family Application 2059/07 Ploni vs. Almonit

Référence INCADAT

HC/E/IL 940

Juridiction

Pays

Israël

Nom

Cour cantonale de Jerusalem

Degré

Deuxième Instance

États concernés

État requérant

États-Unis d'Amérique

État requis

Israël

Décision

Date

7 January 2007

Statut

Définitif

Motifs

Consentement - art. 13(1)(a)

Décision

Retour refusé

Article(s) de la Convention visé(s)

13(1)(a)

Article(s) de la Convention visé(s) par le dispositif

13(1)(a)

Autres dispositions

-

Jurisprudence | Affaires invoquées

-

Publiée dans

-

INCADAT commentaire

Exceptions au retour

Consentement
Établissement du consentement

RÉSUMÉ

Résumé disponible en EN | FR

Facts

The application related to three children who had been living in the United States with their married, Israeli-American parents. On 2 August 2005 the mother took the children for a month long visit to Israel.

The father intended to join the family. Whilst he was still in the U.S., the mother suggested to the father that the family relocate to Israel on a permanent basis. The father agreed and began making arrangements for the move. He also signed a document confirming that he had no objection to the children staying in Israel.

Prior to the father's arrival in Israel, the mother informed him that they would be living separately. The father then changed his view on the relocation and filed an application under the Hague Convention for the return of the children.

Ruling

Retention wrongful but return refused; the father had consented to the relocation of the children to Israel.

Grounds

Consent - Art. 13(1)(a)

The father submitted that the issue of consent should be assessed at the time the children were removed from the U.S. At that point in time, he had not agreed to their long term move, only to a holiday. He also claimed that his consent to the relocation had been given on the basis of the mother's deception and therefore the children should be returned. The mother argued however that at the time of the giving of the consent she had not made a final decision to separate from the father. The Family Court held that the essence and purpose of a removal could evolve, for example, a removal for the purpose of a family visit could turn into a change in the place of residence. The father's consent had to be reviewed at the time he gave his consent to the relocation and not at the time he agreed to the holiday in Israel. Otherwise, in the case of change of plans, it would be necessary to return artificially to the original place of habitual residence in order to leave there again in pursuit of the later objective. Such a requirement would be unnecessary and illogical. The father's consent was found to be informed and since it had been relied upon by the mother, the father could not renege on his initial consent to the relocation. Having preferred the mother's version of events the Family Court and held that the exception of consent had been established and the return of the children would be refused.

INCADAT comment

Establishing Consent

Different standards have been applied when it comes to establishing the Article 13(1) a) exception based on consent.

United Kingdom - England & Wales
In an early first instance decision it was held that ordinarily the clear and compelling evidence which was necessary would need to be in writing or at least evidenced by documentary material, see:

Re W. (Abduction: Procedure) [1995] 1 FLR 878, [INCADAT cite: HC/E/UKe 37].

This strict view has not been repeated in later first instance English cases, see:

Re C. (Abduction: Consent) [1996] 1 FLR 414 [INCADAT cite: HC/E/UKe 53];

Re K. (Abduction: Consent) [1997] 2 FLR 212 [INCADAT cite: HC/E/UKe 55].

In Re K. it was held that while consent must be real, positive and unequivocal, there could be circumstances in which a court could be satisfied that consent had been given, even though not in writing.  Moreover, there could also be cases where consent could be inferred from conduct.

Germany
21 UF 70/01, Oberlandesgericht Köln, [INCADAT cite: HC/E/DE 491].

Convincing evidence is required to establish consent.

Ireland
R. v. R. [2006] IESC 7; [INCADAT cite: HC/E/IE 817].

The Re K. approach was specifically endorsed by the Irish Supreme Court.

The Netherlands
De Directie Preventie, optredend voor haarzelf en namens F. (vader/father) en H. (de moeder/mother) (14 juli 2000, ELRO-nummer: AA6532, Zaaknr.R99/167HR); [INCADAT cite: HC/E/NL 318].

Consent need not be for a permanent stay.  The only issue is that there must be consent and that it has been proved convincingly.

South Africa
Central Authority v. H. 2008 (1) SA 49 (SCA) [INCADAT cite: HC/E/ZA 900].

Consent could be express or tacit.

Switzerland
5P.367/2005 /ast, Bundesgericht, II. Zivilabteilung (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile), [INCADAT cite: HC/E/CH 841];

5P.380/2006 /blb; Bundesgericht, II. Zivilabteilung (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile),[INCADAT cite: HC/E/CH 895];

5P.1999/2006 /blb, Bundesgericht, II. Zivilabteilung ) (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile), [INCADAT cite: HC/E/CH 896];

The Swiss Supreme Court has held that with regard to consent and acquiescence, the left behind parent must clearly agree, explicitly or tacitly, to a durable change in the residence of the child.  To this end the burden is on the abducting parent to show factual evidence which would lead to such a belief being plausible.

United States of America
Baxter v. Baxter, 423 F.3d 363 (3rd Cir. 2005) [INCADAT cite: HC/E/USf 808].

There must be a subjective assessment of what the applicant parent was actually contemplating. Consideration must also be given to the nature and scope of the consent.

Faits

Le demande concernait trois enfants qui avaient vécu aux Etats-Unis avec leurs parents israélo-américains jusqu'au 2 août 2005 lorsque la mère les emmena passer un mois en Israël. Le père devait y rejoindre sa famille.

Alors qu'il était encore aux Etats-Unis, la mère suggéra que la famille s'installe en Israël de manière permanente. Le père accepta et commença les démarches nécessaires, signant un document confirmant qu'il ne s'opposait pas à ce que les enfants restent en Israël.

Avant que le père n'arrive en Israël, la mère lui annonça qu'elle le quitait. Le père changea alors d'avis quant à une installation en Israël et demanda le retour des enfants en application de la Convention de La Haye.

Dispositif

Non-retour illicite mais retour refusé ; le père avait consenti à l'installation des enfants en Israël.

Motifs

Consentement - art. 13(1)(a)

Selon le père, la question du consentement devait être examinée au moment où les enfants avaient quitté les Etats-Unis. A ce moment, le père n'avait consenti qu'à des vacances et non un déménagement permanent. Il ajoutait que son consentement était le résultat d'un dol de la part de la mère. La mère faisait quant à elle valoir qu'au moment où le père avait consenti, elle n'avait pas encore décidé de le quitter. Le tribunal de la famille estima que la nature et le but d'un déplacement pouvait évoluer, une simple visite familiale devenant par exemple un changement de résidence. Le consentement au déménagement du père devait s'apprécier au moment où il avait été donné et non au moment où il avait consenti aux vacances en Israël. La solution inverse aurait pour conséquence qu'en cas de changement de plans il conviendrait de retourner artificiellement au lieu de résidence habituelle pour pouvoir le quitter pour aller au nouvel endroit choisi. Une telle exigence apparaissait inutile et illogique. La Cour estima que le consentement du père avait été éclairé et, puisque la mère avait agi sur ce fondement, le père n'avait pas le droit de revenir sur sa parole. la Cour estima les conditions d'application de l'exception remplie et décida de refuser d'ordonner le retour des enfants.

Commentaire INCADAT

Établissement du consentement

Des exigences différentes ont été appliquées en matière d'établissement d'une exception de l'article 13(1) a) pour consentement.

Royaume-Uni - Angleterre et Pays de Galles
Dans une décision de première instance ancienne, il fut considéré qu'il était nécessaire d'apporter une preuve claire et impérieuse et qu'en général cette preuve devait être écrite ou en tout cas soutenue par des éléments de preuve écrits. Voir :

Re W. (Abduction: Procedure) [1995] 1 FLR 878, [Référence INCADAT : HC/E/UKe @37@].

Cette approche restrictive n'a pas été maintenue dans des décisions de première instance plus récentes au Royaume-Uni. Voir :

Re C. (Abduction: Consent) [1996] 1 FLR 414 [Référence INCADAT : HC/E/UKe @53@];

Re K. (Abduction: Consent) [1997] 2 FLR 212 [Référence INCADAT : HC/E/UKe @55@].

Dans Re K. il fut décidé que si le consentement devait être réel, positif and non équivoque, il y avait des situations dans lesquelles le juge pouvait se satisfaire de preuves non écrites du consentement, et qu'il se pouvait même que le consentement fût déduit du comportement.

Allemagne
21 UF 70/01, Oberlandesgericht Köln, [Référence INCADAT : HC/E/DE @491@].

Il fut décidé qu'il était nécessaire d'apporter une preuve convaincante du consentement.

Irlande
R. v. R. [2006] IESC 7; [Référence INCADAT : HC/E/IE @817@].

La Cour suprême irlandaise repris expressément les termes de Re K.

Pays-Bas
De Directie Preventie, optredend voor haarzelf en namens F. (vader/father) en H. (de moeder/mother) (14 juli 2000, ELRO-nummer: AA6532, Zaaknr.R99/167HR); [Référence INCADAT : HC/E/NL @318@].

Le consentement peut ne pas porter sur un séjour permanent, pourvu que le consentement à un séjour au moins temporaire soit établi de manière convaincante.

Afrique du Sud
Central Authority v. H. 2008 (1) SA 49 (SCA) [Référence INCADAT : HC/E/ZA @900@].

Le consentement pouvait être exprès ou tacite.

Suisse
5P.367/2005 /ast, Bundesgericht, II. Zivilabteilung (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile), [Référence INCADAT : HC/E/CH @841@] ;

5P.380/2006 /blb, Bundesgericht, II. Zivilabteilung (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile),  [Référence INCADAT : HC/E/CH @895@];

5P.1999/2006 /blb, Bundesgericht, II. Zivilabteilung (Tribunal Fédéral, 2ème Chambre Civile), [Référence INCADAT : HC/E/CH @896@].

Le Tribunal fédéral suisse estima qu'il y avait consentement et acquiescement du parent victime si celui-ci avait accepté, expressément ou implicitement, un changement durable de la résidence de l'enfant. Il appartenait au parent ravisseur d'apporter des éléments de preuve factuels rendant plausible qu'il avait pu croire à ce consentement.

États-Unis d'Amérique
Baxter v. Baxter, 423 F.3d 363 (3rd Cir. 2005) [Référence INCADAT : HC/E/USf @808@].

Il convenait de rechercher ce que le parent victime avait en tête et également de prendre en compte la nature et l'étendue du consentement.